Programme des concerts de décembre 2022

Symphonie n°1
Requiem für Mignon
R. SCHUMANN

Nänie
Schicksalslied
J. BRAHMS

Chœur et Orchestre de l’association Note et Bien

Thibault BACK de SURANY, direction

Chef de chœur : Denis THUILLIER

 

Participation libre au profit des associations :

Jeudi 8 décembre 2022 à 20h30
Église Saint-Joseph-Artisan – Paris 10e
SNL Ivry – Aménagement d’un espace convivial dans une pension de famille de l’association Solidarités Nouvelles pour le Logement à Ivry-sur-Seine

Samedi 10 décembre 2022 à 20h30
Église Saint-Christophe-de-Javel – Paris 15e
Scribe-Paris – Financement de bourses d’études pour des jeunes arméniens de l’Artsakh.

Dimanche 11 décembre 2022 à 16 heures
Espace Jean Racine – Saint-Rémy-lès-Chevreuse (78)
Œuvres du Rotary Club de Chevreuse et sa vallée

Nos prochains concerts…


Symphonie n°1 en si bémol majeur op.38 “Le printemps”  Robert Schumann (1810-1856)

L’année 1841 marque un tournant dans la vie de Schumann : jeune marié, poussé par de nouveaux désirs, notamment celui d’une reconnaissance par le public bourgeois de Leipzig, qui s’obtient par la conquête de la prestigieuse organisation de concert du Gewandhaus, le musicien explore avec passion les ressources de l’orchestre. Jusqu’alors il s’était presque exclusivement voué au piano (malgré différents essais de compositions symphoniques ou concertantes), dans une perspective à la fois visionnaire et autobiographique, qui l’avait maintenu dans une position en marge de la vie musicale à Leipzig. L’année précédente, il s’était consacré au lied, genre intime et par définition modeste.

Cet élan, vivement encouragé par Clara, sa muse et pianiste virtuose, porte la marque d’une évolution artistique profonde et logique : sa démarche de musicien le pousse à explorer un genre d’une manière presque exclusive, pour ainsi dire jusqu’à épuisement, puis à se tourner vers d’autres voies. Piano, lied, musique symphonique, musique de chambre l’année suivante, jusqu’aux partitions chorales et dramatiques ultérieures, son œuvre confirme sa déclaration de 1839 : « Le piano devient trop étroit pour contenir mes idées. »

S’il a naguère exploité les relations entre musique et poésie, contrairement à Berlioz et Liszt, il ne souhaite pas se consacrer dans le domaine orchestral exclusivement à la musique à programme, comme le montre l’histoire de la Symphonie n° 1. Il s’inscrit dans une lignée de compositeurs qui servent un idéal germanique de la symphonie, romantique dans son expression mais classique dans son architecture : aussi se place-t-il sous le triple patronage de Beethoven (dramaturgie), Mendelssohn (concision, recherche de simplicité et d’élégance, sérieux d’une écriture qui fait appel au contrepoint) et Schubert (lyrisme, conception de l’orchestre comme un grand ensemble de musique de chambre).

Premier essai véritable et coup de maître, la Symphonie n° 1 fut conçue en quatre jours (et quatre nuits), du 23 au 26 janvier 1841, dans l’allégresse des premiers mois de mariage. Œuvre de transition, elle marque une ligne de partage des eaux entre l’« ancien » et le « nouveau » Schumann. En effet, le compositeur l’avait initialement conçue dans le cadre, qui lui était cher, de la musique à programme romantique, exploitant les affinités entre les arts, et particulièrement entre musique et poésie. Le manuscrit autographe porte des titres, désignant l’œuvre entière (« Le Printemps ») et chacun des mouvements, empruntés à un poème d’Adolf Böttger (1816-1870). Ces titres seront retirés lors de l’édition finale de la partition.

Sous la direction de Felix Mendelssohn, la Symphonie n° 1 connut un vif succès à sa création et fut donnée régulièrement du vivant du compositeur. Irradiant une joie panthéiste, le premier mouvement, en si bémol majeur, (Frühlingsbeginn, « Le début du printemps »), partage l’auditeur entre terre et ciel : trépidation du motif rythmique principal, répété jusqu’à l’étourdissement, accompagné d’une exubérante guirlande de doubles croches ; appel solennel et métaphysique de l’introduction, qui correspond à la scansion des mots concluant le poème de Böttger : « Im Tale blüht der Frühling auf ! » (« Dans la vallée le printemps éclate en fleurs ! »). De ce début, Schumann disait : « La première sonnerie, je voudrais qu’elle vienne d’en haut, comme un appel au réveil. » Cette dimension spirituelle est rappelée dans le déroulement de la vaste coda, qui introduit une mélodie de choral. Le second thème de l’Allegro, en fa majeur, aux inflexions délicatement populaires, est introduit par le ton de ré mineur, qui l’ombre de mélancolie.

Parenthèse lyrique entre l’Allegro initial et l’imposant Scherzo qui lui fait suite, le Larghetto en mi bémol majeur (Abend, Idylle, « Soir, idylle ») déploie un chant intérieur fervent, fortement teinté de nostalgie. La mystérieuse sonnerie des trombones, à la fin, accentue le caractère crépusculaire de cette page et esquisse un arrière-plan poétique et légendaire.

Rustique mais imposant, le Scherzo en ré mineur (Frohe Gespielen, « Joyeux compagnons de jeux ») offre la particularité de compter deux trios. Le Schumann rythmicien s’y livre à de multiples jeux d’écriture, décalages métriques et oppositions de pupitres. Dans le scherzo se forme passagèrement un tournoiement de valse. Les deux trios, plus rapides, imposent les tonalités contrastantes de ré majeur et de si bémol majeur.

Après une impétueuse introduction, le finale (Voller Frühling, « Le printemps dans sa plénitude ») s’organise en une forme sonate, en si bémol majeur, dominée par un allègre mouvement continu qui serpente aux cordes. D’une manière originale, le second thème, issu de l’introduction, est présenté en premier lieu en sol mineur, tonalité passagère, dans laquelle il éclate dans toute la vigoureuse rusticité de ses unissons, loin de tout académisme symphonique : il fait ensuite son apparition dans le ton convenu, en fa majeur, assagi par l’adjonction d’un contre-chant. L’orageux développement fait place à la réexposition par un épisode cadentiel qui fait chanter les cors et la flute. La brillante coda restaure le climat dramatique du développement et l’énergie de l’introduction, dans une puissante démarche unificatrice.Les symphonies de Schumann n’ont pas eu à s’imposer à un public comme l’ont été celles de Bruckner, de Brahms ou Mahler… Il n’a jamais cherché à révolutionner le genre comme Berlioz en 1848 avec sa symphonie Fantastique. Mais Schumann, tout comme Beethoven, sait trouver immédiatement le thème et la polyphonie qui prennent à bras le corps l’auditeur. Inutile d’écouter x fois l’une de ses symphonies pour mémoriser la belle thématique tantôt bucolique tantôt pathétique, en un mot très romantique dans l’esprit.

Schumann et Brahms : le trio le plus fascinant de la musique classique.
Robert et Clara Schumann formaient l’un des couples de musiciens les plus célèbres de Vienne. C’est alors que Robert accueille chez lui un jeune compositeur prometteur, Johannes Brahms, qui tombe amoureux de sa femme. Tout bascule. Lorsque Robert sombre dans la folie et meurt prématurément, Johannes devient l’ami et le confident de Clara, ils vivront pour leur art et leur passion à Düsseldorf, les plus grandes œuvres vocales de Brahms voient le jour sous l’impulsion de son égérie.


Requiem für Mignon Robert Schumann (1810-1856)
« Le soir eurent lieu les funérailles de Mignon. La société s’assit et deux chœurs invisibles entonnèrent un chant suave en demandant… Wen bringt ihr uns zur stillen Gesellschaft ? » (Qui conduisez-vous auprès de cette assemblée silencieuse ?)

Cet extrait du livre Wilhelm Meisters Lehrjahre (Les Années d’apprentissage de Wilhelm Meister) de Goethe ouvre le Requiem für Mignon (Requiem pour Mignon), il évoque l’enfance de Mignon, une petite fille gracieuse et maladive qui se meurt d’amour pour Wilhelm Meister. Cette cantate funèbre est composée à Dresde en juillet 1849, et fait écho à l’écrasement des révoltes révolutionnaires deux mois auparavant.

Cet oratorio miniature délicat, d’une beauté enchanteresse, passe progressivement de la marche funèbre en do mineur aux derniers mots éclatants et pleins de vie en fa majeur : En avant, nous retournons à la vie ! Écrit en deux jours (les 2 et 3 juillet 1849) pour la commémoration du centenaire de la naissance de Goethe, le Requiem für Mignon sera joué pour la première fois en 1850 à Düsseldorf. Le succès est immédiat. Son grand ami Brahms lui-même est si enthousiaste qu’il exécutera ce Requiem en 1863 pour inaugurer sa carrière à la tête du Wiener Singverein.


Nänie, op. 82 Johannes Brahms (1833-1897)
Nänie est la forme germanique du latin nenia, qui signifie chant funèbre. Johannes Brahms a mis en musique le poème Nänie de Friedrich Schiller en 1881, en mémoire de son ami défunt Anselm Feuerbach, l’un des plus grands peintres du XIXe siècle.

Nänie est une lamentation sur l’inéluctabilité de la mort. La première phrase, Auch das Schöne muß sterben (Le Beau doit aussi mourir !) donne le ton. Il s’agit d’une pièce relativement peu connue de Brahms, notamment en raison de sa difficulté, et comme pour le Schicksalslied d’une œuvre courte de 15 minutes.


Schicksalslied, op. 54 Johannes Brahms (1833-1897)
Compositeur allemand majeur de l’époque romantique, Brahms commence le piano à 7 ans et se produit dans sa région natale de Hambourg. A 15 ans, épuisé, il est envoyé à la campagne pour se reposer, c’est là qu’il découvre la littérature et Hölderlin.

Brahms commence le Schicksalslied (Chant du destin) au cours de l’été 1868, alors qu’il rend visite à Wilhelmshaven à son ami Albert Dietrich. C’est dans sa bibliothèque qu’il découvre le Schicksalslied Hyperion (Chant du destin d’Hyperion), dans le roman Hyperion de Hölderlin. Il faudra attendre 1871 pour que la version finale voie le jour quand Hermann Levi (qui dirigea la première du Schicksalslied) lui propose de composer le troisième mouvement comme une copie du prélude orchestral du premier mouvement, avec une transposition en do majeur et une instrumentation plus riche : ce final majestueux éloigne le désespoir et fait jaillir la joie. La première représentation de cette œuvre très courte (15 minutes) a lieu en 1871 à Karlsruhe, c’est un succès phénoménal.


Thibault BACK DE SURANY, direction
Un des musiciens les plus versatiles de sa génération, Thibault Back de Surany s’est produit à travers l’Europe ainsi qu’au Japon, à Taïwan et aux États-Unis.

 

Il a été l’assistant de Hans Christoph Rademann à la Bach Akademie de Stuttgart de 2018 à 2020 et dirige des formations telles que l’Orchestre de Chambre de Taichung, l’Ensemble Modern Frankfurt, L’Ensemble Intercontemporain, l’Orchestre d’Extra Madure, l’Orchestre Symphonique d’Hiroshima, le Berliner Symphoniker, la Singakademie de Dresden ou le Freiburger Barockorchester.Conducting Fellow au Festival d’Aspen en 2017, Thibault est diplômé de la Hochschule für Musik Dresden (classe d’Hans Christoph Rademann et Steffen Leißner) et du Mozarteum de Salzburg (classe de Vittorio Ghielmi), et bénéficie des conseils de Peter Stark, Reinhardt Goebel ou encore Larry Rachleff. Il assiste Nicolas Mc Gegan, Louis Langrée ou encore Philippe Herreweghe avec notamment le SWR de Stuttgart, le Gewandhaus Orchester Leipzig ou l’Orchestra of the Age of Enlightenment.Il orchestre et dirige les musiques originales des films Paris est à Nous, distribué par Netflix et d’Années 20, primé au Festival Tribeca à New York. Il travaille actuellement comme chef assistant de l’OJEX à Badajoz en Espagne. Il est le directeur musical de The Van Swietens, un ensemble sur instruments d’époque basé à Salzburg, avec lequel il a enregistré les Troisième et Quatrième Concertos pour piano de Beethoven en Février 2022.

Il est également contrebassiste et violiste, passionné par la musique ancienne. Il se produit et enregistre avec des musiciens tels qu’Alfredo Bernardini, Anton Steck ou Dorothee Oberlinger et des ensembles comme le Dresdner Barockorchester ou l’Orfeo Barockorchester.Également passionné par la musique contemporaine, Thibault a participé en tant que contrebassiste à l’Académie du Festival de Lucerne, au London Sinfonietta ou encore à l’Académie Manifeste. En tant que chef, il crée de nombreuses œuvres, notamment de Carter Callison, Augustin Braud et Albert Anglberger.Invité régulier de l’Orchestre et Chœur Note et Bien depuis 2016, il se produit avec nous pour la quatrième fois.


Denis THUILLIER, chef de chœur
Denis Thuillier grandit en musique : chant choral au sein de la chorale ACJ La Brénadienne, piano et solfège puis direction de chœur dans la classe de Marianne Guengard au conservatoire du 7e arrondissement de Paris. Il se forme ensuite aux côtés de Pierre Calmelet, René Falquet, Michel-Marc Gervais, Joël Suhubiette et Bernard Tétu. Parallèlement, en tant que ténor, Denis a suivi la classe de chant d’Agnès Mellon et a chanté au Chœur national des jeunes À Cœur Joie sous la direction d’Antoine Dubois, ainsi que dans l’ensemble vocal Jean Sourisse.Chef de chœur professionnel depuis 2004, il dirige aujourd’hui de nombreux chœurs de tous âges et de tous styles, passant avec bonheur du jazz à la musique classique ou au gospel, au sein d’écoles de musique, de lycées ou d’associations, dont Note et Bien depuis 2003. Il est régulièrement sollicité pour diriger d’autres chœurs en France et à l’étranger, des ateliers choraux dans des festivals (dont les Choralies 2019), ou pour encadrer des formations de chef de chœur. Il a par ailleurs créé en 2013 une société de conseil auprès des entreprises, appelée VoCA (Voca.fr), qui organise des ateliers vocaux dans des contextes aussi variés que des séminaires d’entreprise, des projets pédagogiques ou de l’évènementiel participatif.


Note et Bien, l’association

Fondés en octobre 1995, les chœur et orchestre Note et Bien rassemblent environ cent cinquante chanteurs et instrumentistes amateurs dans différents types de formations musicales : ensemble vocal à quatre voix, a cappella ou avec orchestre, orchestre seul, accompagnant régulièrement des solistes (amateurs ou jeunes professionnels, qui jouent à titre bénévole), ensembles de musique de chambre, etc. Ayant pour vocation de partager la musique, l’association Note et Bien organise deux types de concerts : les premiers sont donnés dans des lieux comme des foyers sociaux ou des maisons de retraite ; les seconds sont des concerts plus classiques, comme celui de ce soir, qui aident des associations à financer certains de leurs projets. L’association Note et Bien propose ainsi quatre séries de concerts dans l’année.

Le chœur :
Cécile Angebault, Marguerite Aurenche, Patrick Bacry, Jean-Baptiste Beausire, Jean-Emmanuel Bessière, Marie-Cécile Bessière,r Jacques Brodin, Francis Bruckmann, Gisèle Brunner, Aurore Cartier-Coumert, Hélène Chevallier, Lisa Cibien, Cyril Cohen, Anne-Laure de Coincy, Silvain Combis-Schlumberger, Emmanuel de Courcel, Clémence Dardel, Nicolas Del Gallo, Cécile Delaunay, Marie-Laure Demoures, Pauline Dumigron, Emmanuelle Enrici, Barbara Frijlink, Clémence Garde, Benoit Gaspard, Bénédicte Genthon, Jean-François Germain, Blandine Gobin, Émilie Grardel, Fabien G’sell, Marielle Guy, Nadia Hardy-Dessources, Thomas Hennetier, Marianne Hervé, Alain Jacquot, Julie Kauffmann, Justine Lambert, Valérie Lavallart, François Lemaire, Jeanne Lubek, Marie-Claire Magnié, Miriam Mahé, Laurent Maringe, Sophie Marzin-Michelet, Jean-François Mathey, Éric Maynard, Vincent Mercey, Bertrand Michelet, Gwendoline Michelet, Tanguy Michelet, Sylvie Moulin, Élizabeth Muller, Mickaël Munoz, Sandra Munoz, Karin Perrot, François Petit, Olivier Thésée, Phuong Mai Tran, Sophie Vanheeghe, Élizabeth Velay, Christian Verdier.

L’orchestre :
Violons : Louise Baudoire, Clément Boin, Muriel Boulan, Cécile Daulard, Jean-Christophe Gavrilov, Gilles-Marc Guerrin, Fabrice Guerrini, Sabine Hauchard, Izabela Jaskulska, Natnarong Mongkolwongsakul, Ruth Nelson, Victoire N’Guyen-Rouault, Nathan Peronnis, Élisabeth Ricouard, Léo Zaradzki ;
Altos : Clément Bodeur-Crémieux, Aliette Gallet, Pascal Girault, Christine Hagimont, Naoto Nozaki, Annick Savornin, Mei Zhuquing ;
Violoncelles : Marie-Pascale Beschet, Irène Besson, Isabelle Bloch, François Clanché, Christophe Davoult, Ivan Delbende, Cécile Estournet ;
Contrebasses : Béatrice Duvauchel, Gérard Dulot ;
Harpe : Florence de Faucher ;
Flûtes : Carmen Jaimes Martin, Philippe Manzano ;
Hautbois : Antoine Gatignol, Véronique Lhermitte ;
Clarinettes : Isabelle Robert-Bobée, Philippe Mast ;
Bassons : Dominique Berio, Yves le Borgne ;
Cors : Jean-François Cartier, Bérenger Dulac, Thierry Duverger, Anaïs Libolt ;
Trompettes : Markus Froembling, Valéry Lupashko;
Trombones : Sophie Bocquillon, Simon Jullion, Emmanuel Moreau ;
Percussions : Jairo Coronado.


Prochaine série de concerts Note et Bien : 13, 14 et 15 avril 2023
Chœurs a cappella & 5ème symphonie de Prokofiev,
direction : Denis THUILLIER et Johannes LE PENNEC
Si vous souhaitez être informé de nos prochains concerts, vous pouvez vous inscrire sur notre site ou envoyer votre demande à contact@note-et-bien.org

Traductions des textes des œuvres chorales

Requiem für Mignon op. 98 – Robert SCHUMANN
Texte de Johann Wolfgang von Goethe (1749-1832) – Traduction : Daniel Fesquet, 2020

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