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SIBELIUS – Concerto pour violon SIBELIUS – Le Cygne de Tuonela TCHAIKOVSKY – Symphonie n°4 |
Violon : Misako AKAMA ORCHESTRE NOTE ET BIEN Direction : Jérôme HILAIRE |
Nos prochains concerts… |
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jeudi 13 octobre à 21h Basilique Notre-Dame-du-Perpétuel-Secours, 55 Bd de Ménilmontant, 75011 Paris Participation libre au profit de : Centre Primo Levi Ateliers artistiques pour les enfants réfugiés pris en charge par le Centre Primo Levi en collaboration avec Clowns Sans Frontières. |
samedi 15 octobre à 20h30 Eglise Saint-Louis de Vincennes, 22 Rue Fays, 94300 Vincennes Participation libre au profit de : Aide à l’Enfance Tibétaine Réfection du toit d’une maison de retraite pour réfugiés tibétains en Inde sans ressources et sans famille. |
dimanche 16 octobre à 15h30 Eglise Saint-Denys-du-Saint-Sacrement, 68 Rue de Turenne, 75003 Paris Participation libre au profit de : ESOL Rénovation d’une école élémentaire et mise en place d’un jardin potager pour sa cantine dans le village de Vang Khon au Laos. |
Jean SIBELIUS
L’œuvre de Johan Julius Christian Sibelius, ou sous « son nom de musicien » Jean Sibelius (1865-1957) porte l’âme d’un pays, de ses paysages, de son histoire populaire. La renommée a consacré Jean Sibelius comme le compositeur national finlandais, l’auteur de la célébrissime Valse triste, de Finlandia, du Concerto pour violon et de symphonies marquées par l’ampleur et l’abstraction des structures. S’ajoute à sa notoriété le projet d’une Symphonie n° 8 que l’inachèvement et la destruction du manuscrit élevèrent au rang de légende.
En cette seconde moitié de XIXe siècle, il faut se placer dans le contexte d’un pays qui se découvre et voit sa culture émerger, une culture qui ne tardera pas à devenir un symbole identitaire. Historiquement tiraillée entre la Suède et la Russie, la Finlande avait fini par adapter de l’un ou de l’autre la langue, la religion, la culture, l’architecture et s’était même laisser devenir en 1809 un Grand-Duché sous autorité russe, avec une certaine autonomie il est vrai, mais néanmoins piloté par le tsar (Alexandre I puis II puis III).
C’est la publication en 1849 par Elias Lönnrot (1802-1894) du Kalevala – ensemble de chants, légendes et poésies populaires en finnois, langue alors « populaire » -, qui va constituer le point de départ d’un vaste courant nationaliste où s’illustreront trois personnalités majeures : l’écrivain Johan Ludwig Runeberg, le peintre Akseli Gallen-Kallela et le compositeur Jean Sibelius. Ce mouvement aboutira au début du XXe au fameux cri de ralliement : « Nous ne sommes pas des Suédois, nous ne voulons pas devenir russes, soyons donc Finnois ! » et enfin à l’indépendance du pays en 1917.
Né dans une famille de langue suédoise, Jean Sibelius a commencé ses études à l’Institut de musique d’Helsinki (Finlande), qui porte aujourd’hui son nom. Après deux années à Berlin et à Vienne, où il écoute la musique de la première génération post-romantique (Ferruccio Busoni, Richard Strauss et Anton Bruckner notamment), il revient en Finlande en 1892. La découverte du Kalevala lui inspire le vaste poème symphonique Kullervo, créé en 1892 à Helsinki, qui vaut au jeune Sibelius, alors âgé de 26 ans, son premier succès et une notoriété nationale.
Dans les années 1890, en s’éloignant des influences russes et allemandes, Sibelius pose les bases d’une musique authentiquement finlandaise et devient une personnalité majeure de son pays. Les compositions s’enchaînent à un rythme régulier. Sibelius s’inspire des contes mythiques du Kalevala et l’identité nationale nourrit l’originalité du langage du compositeur. En 1899, après le succès de sa Première Symphonie, voici les Scènes historiques I qui marquent le soutien de Sibelius à la presse finlandaise, censurée par le régime tsariste, puis c’est au tour de Finlandia, partition magistrale, second hymne du pays et symbole de la résistance finlandaise au suzerain russe.
Grâce à la reconnaissance européenne de sa musique, en particulier à Paris lors de l’exposition universelle de 1900, il fera découvrir au monde l’existence de la culture finlandaise. Il dirige ses propres œuvres et compose durant ses voyages en famille. La reconnaissance internationale arrive grâce à son poème symphonique Les Océanides créé aux Etats-Unis (1914) et Sibelius est nommé docteur honoris causa de l’université de Yale. Il continue à composer de façon plus irrégulière (poèmes symphoniques et symphonies), et arrête son activité après Tapiola (1926), sans parvenir à achever sa huitième symphonie. Sibelius vit ses trente dernières années sans composer officiellement et accomplit quelques voyages de « prestige », afin d’honorer des festivals qui lui sont dédiés.
En lien avec la musique de son temps, Sibelius fait le lien entre Wagner et Schoenberg, en passant par Debussy et Tchaïkovski. Sa singularité le place, avec Janáček et Bartók, parmi les compositeurs qui ont perçu le rapport de la modernité avec l’identité et l’appartenance à un territoire culturel donné. La largeur de la pensée symphonique de Sibelius le met en concurrence directe avec des compositeurs comme Bruckner ou Mahler, à la différence près qu’il a poussé la forme dans des retranchements ascétiques, tout en s’intéressant également à des formes plus courtes, à l’écriture pour chœur et au poème symphonique. Si ses premières tentatives ont puisé ouvertement dans le classicisme viennois et le premier romantisme (de Haydn à Schumann, en passant par Mozart, Beethoven ou Schubert), son œuvre porte la trace d’un renouveau de l’écriture symphonique. Il impose dans la plupart de ses œuvres orchestrales un contrepoint minimal, une atmosphère chargée reposant sur l’accumulation des strates sonores, et une forme de cyclicité qui contredisent le primat de la mélodie et rendent la suite des métamorphoses harmoniques seule responsable de la tension dramatique.
Le cygne de Tuonela, op.22
Peu de temps après la réception enthousiaste d’En Saga, Sibelius envisage un opéra, La Construction du bateau, sur un livret de JH Erkko et construit à partir de poèmes du Kalevala. Finalement cet opéra ne verra pas le jour – « trop lyrique, pas assez dramatique » – mais la trame et des fragments seront remaniés pour la Suite Lemminkäinen (sous-titré Quatre légendes) op. 22, ensemble de quatre poèmes symphoniques composés entre 1893 et 1895.
Dans le cycle des quatre tableaux, Lemminkäinen, un guerrier, voyage pour apprendre les secrets de la mort.
La première pièce est Lemminkäinen et les jeunes filles de l’île : le héros se réfugie dans une île, comportant de nombreuses jeunes filles, peu après avoir tué le souverain d’un royaume voisin.
La seconde pièce, la plus connue, est Le cygne de Tuonela : Tuoni, royaume des morts ou l’enfer de la mythologie finnoise, est entouré d’un fleuve noir sur lequel chante et nage majestueusement un cygne de la même couleur.
La troisième pièce est Lemminkäinen et Tuonela : le héros n’a pas réussi à abattre le cygne sacré et est tué d’une flèche. Sa mère vient chercher sa dépouille dans le fleuve bordant le royaume des morts et le ressuscite.
La dernière pièce est Le retour de Lemminkäinen : le héros rentre chez lui et fait tout pour empêcher d’autres vivants d’aller sur l’île Tuoni.
Pour évoquer « Le Cygne de Tuonela », Sibelius, chantre musical de cet univers mythologique finnois, a choisi de faire surgir au milieu du sombre et funeste cortège des violoncelles, allégorie sonore de l’atmosphère sépulcrale des lieux, un cor anglais symbolisant par sa sonorité nasale, presque animale, et le souffle mélancolique de sa mélopée, la noble solitude du gardien du sinistre royaume.
Concerto pour violon en ré mineur, op.47
Sibelius ne nous a laissé qu’un seul concerto, le dédiant à son instrument fétiche, le violon. Un concerto puissant, ensorceleur qui aura mis des années à gagner la consécration du public. Il figure pourtant aujourd’hui aux sommets du répertoire où il côtoie les chefs d’œuvre de Mendelssohn, Bruch, Brahms et Tchaïkovski.
C’est avec le violon et dans sa seizième année que Sibelius, initié à la musique par le piano, débute sérieusement ses études musicales. Un apprentissage bien tardif pour envisager une carrière de virtuose, d’autant qu’une blessure à l’épaule lui avait laissé des séquelles. Pourtant ce rêve, il le caressa longtemps dans sa jeunesse et le garda enfoui au fond de lui-même tout au long de sa vie : « il y a une part en moi qui rêve encore d’être violoniste. Cela s’exprime parfois de façon sauvage » avouait Sibelius. Aussi était-il évident pour lui d’écrire un concerto pour cet instrument qu’il chérissait tant et dont il maîtrisait la technique. Contrairement à Mendelssohn ou Brahms, point besoin de demander les conseils d’un expert ! Et c’est sans doute pour lui-même qu’il composa ce concerto, pour ce virtuose qu’il aurait tant aimé devenir.
Dès ses débuts dans la composition, Sibelius fait la part belle à son instrument, écrivant durant ses années de formation plusieurs courtes pages pour violon et piano ainsi qu’un quatuor à cordes. Et c’est fort d’une expérience dans la musique orchestrale, avec notamment deux symphonies à son actif, qu’il donnera naissance, un peu avant ses 40 ans, à son Concerto pour violon. Il commence à y songer dès 1899, mais plusieurs autres ouvrages majeurs, dont la 2e Symphonie, occupent son esprit. En 1903, plongé enfin dans l’écriture de son concerto, le compositeur se sent désarçonné, avoue se battre avec la partition : « Jean est littéralement en feu (et moi aussi !) et pour ce concerto il souffre d’un embarras de richesse. Sa tête est tellement pleine de thèmes qu’il en devient ivre. Il reste debout toute la nuit, joue merveilleusement et ne peut pas se détacher de ces splendides mélodies » rapporte sa femme, Aino.
Pour la création, Sibelius fait appel à un soliste, Viktor Nováček, dont les talents et la notoriété sont loin d’être à la hauteur de la tâche qui l’attend ! Le 8 février 1904, c’est devant une salle comble et sous la direction du compositeur, que le violoniste témoigne alors de son incapacité à surmonter les difficultés de l’œuvre, suscitant de vives critiques : Sibelius décide de retirer le concerto et de repousser sa publication afin de se donner le temps de le réviser.
Une année s’écoulera avant que Sibelius ne parvienne à achever la nouvelle version de son concerto : il en atténue la virtuosité, révise les contours et l’équilibre orchestral, en particulier dans le premier mouvement, ne touchant quasiment pas à l’Adagio (dont la beauté avait été saluée lors de sa première création) et se contente de coupures dans le final. Il confiera la création à Karel Halíř qui le joue à Berlin le 19 octobre 1905 avec l’orchestre philharmonique de Berlin dirigé par Richard Strauss. Mais le public se montre peu réceptif. Joseph Joachim, créateur des concertos de Brahms et de Bruch, trouve l’œuvre « abominable et ennuyeuse ». D’autres critiques saluent pourtant les effets hypnotiques et parfois puissants de la partition, et célèbrent « une œuvre écrite avec imagination, captivante aussi bien par sa forme que par ses couleurs ».
S’il respecte la tradition, adoptant notamment la forme en 3 mouvements « vif – lent – vif », le concerto de Sibelius donne l’impression d’une grande liberté, d’un esprit quasi rhapsodique. Une liberté perceptible également dans les relations entre le violon et l’orchestre qui semblent se déployer presque indépendamment, sans véritablement dialoguer. Loin d’être l’accompagnateur du soliste, l’orchestre est riche et puissant, conférant une dimension symphonique au concerto. Se dégage de la partition une force presque primitive, comme venue du plus profond de la terre, de la nature et de ses rochers.
Dès ses premières mesures, le violon nous hypnotise alors que s’élève son premier thème au-dessus d’un fébrile et troublant trémolo de cordes. Dans ce premier mouvement, Allegro moderato, au climat inquiétant et dramatique, le violon, souvent exploité dans son registre aigu, se fait lyrique et passionné. Le second mouvement, Adagio, s’apparente à une canzonetta d’inspiration plus méditerranéenne (référence au séjour que Sibelius effectua en Italie pendant les années de sa composition ?), tandis que le final, Allegro ma non tanto, est aussi étourdissant que martial, parcouru par un ostinato au rythme martelé. Ce dernier mouvement est connu des violonistes pour sa difficulté technique redoutable et est largement considéré comme l’un des plus grands mouvements de plusieurs concertos jamais écrits pour l’instrument.
A travers un langage empreint de romantisme, Sibelius témoigne d’une singularité et d’une modernité qui expliquent sans doute le trouble perçu par ses premiers auditeurs. Trouble qui a laissé sa place, aujourd’hui, à l’émerveillement au point de faire figurer l’œuvre parmi les plus aimées du compositeur finlandais.
Symphonie n°4, Piotr Ilitch Tchaïkovsky (1840–1893)
Tchaïkovski naquit à une époque où la culture russe littéraire et musicale prit une place remarquable dans l’univers artistique occidental, et il fut sans doute alors le principal ambassadeur de la musique de son pays.
Issu d’un milieu social aisé et cultivé, d’ascendance française par sa mère, il parlait et écrivait parfaitement notre langue. Ses séjours en Europe et surtout en France étaient fréquents, et il alla même jusqu’aux Etats-Unis. C’est aussi sa relation particulière avec une riche veuve, Nadejda von Meck, qui lui conforta cette grande liberté. Admiratrice inconditionnelle de sa musique, elle fut pendant 14 années, de 1876 à 1890, sa généreuse mécène, posant comme seule condition qu’ils ne se rencontrent jamais ! Elle fut également sa confidente épistolaire, et les quelque 1200 lettres que Tchaïkovski lui écrivit constituent une inestimable source d’information sur sa vie et sa musique.
La 4e symphonie fut composée en 1877. Tchaïkovski la dédicaça à Mme von Meck, et lui adressa une longue lettre à son sujet, dont des extraits sont cités ci-dessous en italique.
« Vous me demandez si cette symphonie possède un programme précis ? Je vous répondrai : aucun… c’est la confession musicale de l’âme qui est passée par beaucoup de tourments et qui par nature s’épanche dans les sons. »
Premier mouvement : Andante sostenuto
« L’introduction est le germe de toute la symphonie, son idée principale, c’est le FATUM (destin), cette force inéluctable qui empêche l’aboutissement de l’élan vers le bonheur. »
Ce mouvement commence sous la forme d’une fanfare qui introduit le rythme pointé constituant l’ossature de toute la symphonie. Exposé d’abord par les cors et les bassons, il a un aspect sombre et imprécis mais il est aussitôt redit par les trompettes et bois dans un éclairage vigoureux et impérieux.
« Elle (la force, le FATUM) empoisonne inexorablement notre âme. Elle est invincible, et nul ne peut la maîtriser. Il ne reste qu’à se résigner à une tristesse sans issue. »
La partition se poursuit avec la mention « Moderato con anima : mouvement de valse ». C’est une valse triste, une plainte au rythme déstabilisé syncopé, jouée par les violons et les violoncelles. Les autres cordes imitent les battements d’un cœur angoissé. Le rythme pointé est là, et la plainte s’intensifie, dans une progression rapide qui accentue les éléments dramatiques.
« Ne vaut-il pas mieux se détourner de la réalité et s’adonner au rêve ? »
C’est le 2e thème mystérieusement introduit par la clarinette. Le rythme pointé prend une couleur légère, lumineuse. C’est une période courte mais féérique avec des échanges de petites fusées descendantes de différents instruments parmi les bois, scintillement onirique merveilleux.
« Ô joie ! Au moins a-t-on vu apparaître en rêve un peu de douceur et de tendresse. »
Les violoncelles chantent une berceuse doucement balancée reprise par la flûte et le hautbois. « Tout ce qui était sombre et triste est oublié, le voilà, le voilà le bonheur. »
Mais il est de courte durée, le motif de l’angoisse s’impose de plus en plus rapide et de plus en plus fort. « Ce n’étaient que des rêves et le FATUM nous en réveille. »
Tout un passage d’un romantisme sans retenue confronte les 3 éléments : fatalité, angoisse, rêve, avec des périodes de grande agitation et quelques accalmies. C’est ainsi toute « l’Ame Russe », avec ses excès dans l’expression des sentiments, qui se manifeste dans ce gigantesque 1er mouvement.
« Toute la vie humaine est une alternance perpétuelle entre une réalité pénible et des rêves de bonheur fugitif. »
Deuxième mouvement : Andantino in modo di canzona
« C’est cet état mélancolique que l’on éprouve le soir lorsqu’on est seul, fatigué après le travail… on se replonge dans le passé avec tristesse mais aussi avec délices. »
Ce mouvement est en effet un délice. Le chant du hautbois indiqué « semplice ma grazioso » introduit toute une succession de « saveurs » mélodiques et instrumentales. La pureté du chant s’orne d’une construction orchestrale minutieuse dans un tableau de timbres solistes qui s’organise entre bois et cordes. La partie centrale rappelle le rythme pointé avec un caractère de marche militaire de marionnette qui entraîne un grand élan romantique. Puis c’est le retour au monde féérique avec, sur le chant du début murmuré par les violons, les fusées scintillantes des bois, qui ensuite concluent ce superbe mouvement dans un enchaînement de solos « délicieux ».
Troisième mouvement : Scherzo
« Ce sont des images insaisissables qui passent dans l’imagination lorsqu’on a bu un peu de vin et qu’on entre dans la première phase de l’ivresse. »
Ces images sont charmantes. La première partie confiée aux cordes fait toujours sensation grâce à une technique de jeu (à découvrir) qui suscita le ravissement des auditeurs de la fin du 19ème siècle.
« On reconnaît soudain une scène de moujiks légèrement éméchés, et une chanson de rue. Puis un défilé militaire passe quelque part dans le lointain ». Ce tableau est confié aux bois puis aux cuivres. C’est le Tchaïkovski du ballet qui s’exprime dans ce Scherzo. Casse-Noisette ne sera composé qu’en 1891, mais on entend déjà l’orchestre illustrer la magie de l’enfance, des jouets et de la fête.
Quatrième mouvement : Allegro con fuoco
« Si tu ne trouves aucun motif de joie en toi-même, regarde vivre les autres. Va dans le peuple… c’est le tableau d’une grande fête populaire. »
Réveil en fanfare après la candeur du Scherzo, un accord en grand Tutti fortissimo est suivi d’une vertigineuse descente. Le motif se répète et reviendra plusieurs fois dans ce dernier mouvement fulgurant. Sans transition, la parole est au folklore avec une célèbre chanson russe « Un bouleau se dressait sur le champ » jouée par les bois. Après le retour du « fuoco », un épisode de danse populaire introduit un nouveau rythme pointé. La fête populaire et la chanson s’entraînent mutuellement dans un tourbillon effréné, suivi de grandes dépressions et d’épisodes de variations.
« Mais l’implacable FATUM revient… les autres n’ont que faire de toi. »
Après un dernier rappel du « fuoco » initial, c’est le final en paroxysme absolu dans les tempi, les tessitures, et les nuances… L’auditeur, essoufflé, est abasourdi.
« Réjouis-toi de la joie des autres, on peut quand même vivre. »
Jérôme HILAIRE, chef d’orchestre
Jérôme Hilaire est clarinettiste à la Musique de la Préfecture de Police de Paris depuis septembre 2016. Il enseigne la clarinette au C.R.R. de Créteil. Auparavant il a été chef de la Musique de la Police Nationale de 2009 à 2015, après en avoir été clarinette solo pendant 18 années. Deuxième prix du concours international de clarinette de Dos-Hermanas-Séville en 1992, il a également remporté trois prix internationaux dans les concours d’Illzach (1997) et de Paris (U.F.A.M 1996), avec le quatuor de clarinettes Edison, et de Vierzon (1994) avec le pianiste Emmanuel Olivier.
Après une formation initiale à la direction d’orchestre auprès de Nicolas Brochot, il se perfectionne ensuite à l’étranger (Russie, Bulgarie, Allemagne) avec Colin Metters, Leonid Korchmar et Boris Hintchev. Il a dirigé depuis les orchestres Pasdeloup, les solistes de l’orchestre Colonne, la Thüringen Philharmonie, l’opéra de Bourgas, l’orchestre de Douai région Nord Pas-de-Calais et l ‘O.S.K, seul orchestre de la République Démocratique du Congo. Il a dirigé 20 représentations de la comédie musicale Un Violon sur le Toit au Casino de Paris. Il dirige régulièrement les orchestres amateurs Note et Bien et Ut Cinquième.
À la tête de la Musique de la Police Nationale, il a développé de nombreux projets musicaux, en partenariat avec des solistes instrumentaux (Thomas et Romain Leleu, Feeling Brass Quintet, Vahan Mardirossian, Guy Touvron, Nicolas Prost, Vincent Warnier, Jean-Luc Thellin, François Sauzeau) ou vocaux (Elisabeth Moussous, Anne Ducros). Son intérêt pour le répertoire original pour orchestre à vents est constant. Il a été invité en 2011 à diriger l’orchestre de la Police Nationale Russe, lors de leur concert annuel de gala au Kremlin à Moscou. Leur participation au festival La folle Journée 2013, pour une série de 15 concerts en région et à Nantes a apporté une grande visibilité publique et médiatique.
Il dirigera le 4 Juin 2023 le concert A tout Vents à la Philharmonie, concert monstre participatif assemblant près de 500 musiciens pour un programme célébrant l’orchestre à vent.
Misako AKAMA, violon
Misako Akama, violoniste d’origine japonaise, est actuellement Konzertmeisterin au Belgian National Orchestra depuis septembre 2021. Attirée par l’immense répertoire et le métier enrichissant, Misako a débuté la carrière du Violon Solo à l’Orchestre des Lauréats du Conservatoire pour les saisons 2017-2019. En 2020, elle a été le Premier Violon solo invité à l’Orchestre Symphonique de La Monnaie, pour le projet « La Trilogie Mozart / Da Ponte » dirigé par Antonello Manacorda.
Chambriste de cœur, Misako a participé aux festivals Seiji Ozawa Chamber Music Academy (Suisse) et Festival Encuentro de Santander (Espagne). Depuis 2020, elle est invitée au Festival de Musique de Chambre de Salon de Provence, où elle a eu la chance de se produire à côté des artistes renommés, comme Éric Le Sage, Gordan Nikolitch, William Sabatier, Emmanuel Pahud, Zvi Plesser ou encore Frank Braley.
Lauréate des concours internationaux Henri Marteau (le 2e prix et un prix spécial en 2014), Long Thibaud Crespin (une mention spéciale en 2014 pour la meilleure interprétation de l’œuvre de P. Boulez) et Varna (le 1er prix en 2015). Au Japon, elle a remporté le 3e prix de Tokyo Music Competition en 2008 à l’âge de 15 ans. Elle s’est produite en soliste avec les orchestres tels que le New Japan Philharmonic Orchestra, l’Hofer Symphoniker et l’Orchestre des Lauréats du Conservatoire.
Misako joue le violon depuis l’âge de 3 ans. Après avoir étudié à Tōhō Gakuen au département de musique, elle intègre le CNSM de Paris dans la classe de Roland Daugareil. Après avoir obtenu Licence et Master avec la meilleure récompense, elle intègre le 3e cycle « Diplôme d’Artiste Interprète ». En 2021, elle a fini le cursus de Konzertexamen à la Hochschule für Musik und Tanz Köln avec distinction, où elle a suivi l’enseignement de Mihaela Martin. Ses études étaient soutenues par la Fondation Zilber Vatelot-Rampal pour le prêt d’instrument et l’Adami.
Note et Bien, l’association
Fondés en octobre 1995, les chœur et orchestre Note et Bien rassemblent environ cent cinquante chanteurs et instrumentistes amateurs dans différents types de formations musicales : ensemble vocal à quatre voix, a capella ou avec orchestre, orchestre seul, accompagnant régulièrement des solistes (amateurs ou jeunes professionnels, qui jouent à titre bénévole), ensembles de musique de chambre, etc. Ayant pour vocation de partager la musique, l’association Note et Bien organise deux types de concerts : les premiers sont donnés dans des lieux comme des foyers sociaux ou des maisons de retraite ; les seconds sont des concerts plus classiques, comme celui de ce soir, qui aident des associations à financer certains de leurs projets. L’association Note et Bien propose ainsi quatre séries de concerts dans l’année.
L’orchestre
Violons : Cécile Balut, Irène Besson, Laurent Combier, Cécile Daulard, Julie Demargne, Daniel Flesch, Gilles-Marc Guerrin, Sabine Hauchard, Héloïse Hellio, Izabela Jaskulska, Claire Lagarde, Yolande Le Luyer, Clara Leonardi, François Levy-Bruhl, Victoire N’Guyen-Rouault, Naoto Nozaki, Nathalie Pradelle, Élisabeth Ricouard, Carsten Sprotte, Nadège Vauclin, Joëlle Ye, Léo Zaradzki ; Altos : Clément Bodeur-Crémieux, Frédérique Clanché, Aliette Gallet, Christine Hagimont, Paul O’Brien, Annick Savornin ; Violoncelles : Sophie Baudry, Marie-Pascale Beschet, Isabelle Bloch, Noémie Bruère, François Clanché, Christophe Davoult, Ivan Delbende, Christophe Hellio, Ana Magdalena Lantier, Sandrine Tugend ; Contrebasses : Cyprien Chauveau, Gérard Dulot, Béatrice Duvauchel ; Flûtes : Anne-Sophie Arlette, Philippe Manzano ; Piccolo :Fabienne Sanyas ; Hautbois : Antoine Gatignol ; Hautbois/Cor anglais : Sylvain Fournier ; Clarinette : Isabelle Robert-Bobée ; Clarinette/Basse : Philippe Mast ; Bassons : Dominique Bério, Yves Le Borgne ; Cors : Jean-François Cartier, Jean-Marc Coïc, Thierry Duverger, Stéphane Legrand ; Trompettes : Markus Froembling, Valéry Lupashko ; Trombones : Sophie Bocquillon, Simon Jullion, Emmanuel Moreau ; Tuba : Olivier Garnier ; Percussions : Jairo Coronado, Jean-Côme Philippe, Nicolas Rouve.
Prochains concerts Note et Bien
8, 10 et 11 décembre 2022 : Chœur et orchestre, Brahms et Schumann
13, 15 et 16 avril 2023 : Chœur a cappella et orchestre, Prokofiev
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